![]() Il semble que la musique électronique, que certains blaireaux nomment encore extrême, soit à un tournant...
Si nous examinons le florilège de styles apparus quasi sans discontinuer depuis des années (indus, power electro, drum'n bass, dumstep parmi tant d'autres...), il est manifeste que la source commence à se tarir. Est-ce que la fin de cette course au « nouveau style du mois » est un bien ou un mal? Qu'importe! Le principal est d'éviter de considérer cela comme une mort, à l'instar des geignards scandant depuis des années celle du Rock. Voyons cela plutôt comme la fin d'une fuite en avant, afin de – pour certains du moins – travailler sur le matériel existant et les acquis pour atteindre un achèvement musical, au contraire d'une saturation de genre comme jusqu'à présent.
OYAARSS relève ce défi, mettant à profit tous les codes et sons de la musique électronique non pas comme des règles à respecter, mais bien comme un chef cuistot a sa collection d'épices et de condiments dont il va se servir à sa guise afin de créer sa propre recette.
Smaida
Greizi Nâkamîba distille des sons très fins - qu'ils soient
electro , noise ou bruitistes (faisant référence à des field
recording de trains vapeur par exemple) - mêlés à des
instruments traditionnels que le Letton entoure de gros beats
puissants et distordus tout droits sorti du power electro
pour mener à une symbiose pareille à une lutte des éléments lors
d'un feu de forêt ou d'une éruption volcanique. Le résultat est
très organique, même s'il vient de machines, et nous plonge dans
une sorte de bande son de la nature dans tous ce qu'elle a de
majestueux et d'impitoyable. Mais au contraire de beaucoup d'artistes
de cette scène qui restent dans l’évocation de désolation et de
l'apocalyptique, l'idée de lutte mais également de renaissance est
continuellement présente. Il restera toujours une graine qui germera
à nouveau pour perpétuer un cycle inattendu (d'où peut-être ce
« sourire tordu du futur », traduction – approximative
- du titre?).
Ce genre d'album est d'emblée catalogué comme IDM / Electronica, genre devenu un peu fourre-tout (comme fut le terme New Wave durant les années 80 pour tout et n'importe quoi) lorsque la musique s'éloigne des sentiers balisés de genres phares pour partir à la rencontre d'autres sonorités. Parlons plutôt d'une œuvre très personnelle laissant le champs libre aux émotions et aux ambiances. Le travail d'Oyaarss se rapproche sur ce point de l'approche de Detritus et de beaucoup des premiers compositeurs classiques et de jazz.
Suicyco Oyaarss - Smaida Greizi Nâkamîba Date de sortie : Octobre 2012 Label : Ad Noiseam Commande: CD / LP+CD / Digital(mp3 ou FLAC) Facebook: https://www.facebook.com/untitledemptyspace?fref=ts
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